Etourneau sansonnet

Ce jour-là, je me trouvais sur la digue de Dunkerque, dans ce vent chargé d’embruns qui accompagne souvent les matinées de migration. Comme souvent à cette période, j’étais là pour observer le passage des oiseaux le long de la côte, un véritable pont aérien entre la France et l’Angleterre. Des milliers d’ailes traversent chaque jour ce couloir invisible, profitant du vent pour filer vers le nord ou le sud en fonction de la période.

Durant un moment creux, cet étourneau sansonnet était là, assez curieux. Un simple petit oiseau au plumage sombre en apparence, mais qui, sous la lumière rasante du matin, révèle des reflets de cuivre, de vert et de violet, comme un bijou vivant. Il s’est posé sur la rambarde, juste à côté de moi, le regard vif et la tête légèrement penchée. Curieux, il m’observait presque comme si, cette fois, c’était lui qui menait l’observation.

Cette photo, je ne l’avais pas prévue. Elle s’est imposée à moi, par hasard, entre deux notes griffonnées sur mon carnet de suivi. Un instant suspendu dans le tumulte du passage migratoire.

L’étourneau est un oiseau fascinant, souvent méconnu malgré sa présence familière. On le voit en bandes bruyantes dans les villes ou les champs, mais peu savent qu’il est capable d’imiter à la perfection les chants d’autres oiseaux, et même certains sons artificiels. Certains reproduisent le cri du merle, le miaulement d’un chat, ou le bip d’un téléphone portable. Une véritable virtuose sonore à plumes.

J’ai choisi de réaliser ce style de photo sur fond noir pour renforcer cette intensité : il symbolise la disparition progressive de nos milieux naturels, les habitats de tous ces animaux. Ce noir qui les enveloppe dans mes photos, c’est celui qui gagne du terrain, celui de la pénombre qui s’avance. Car peu à peu, ce sont eux que l’obscurité rattrape.

• Format : 75x50 cm

• Impression : Dibond

• Prix : 500€