Descente de la Dordogne en packraft
Dans cette article je vous parle de ma dernière expédition, la descente de la dordogne en packraft, un petit bateau gonflable.
Louison Pimont
9/30/2025
Descente de la Dordogne : le récit d’une aventure imparfaite mais essentielle
Il y a des projets qui se déroulent comme prévu… et il y a ceux qui nous sculptent. Ma descente de la Dordogne en packraft fait partie de cette deuxième catégorie. Un projet que j’avais imaginé comme une grande traversée de plus de 300 km, seul sur l’eau avec mon Hultra Packraft, mon matériel photo et l’envie de documenter la nature au fil du courant. Au final, le parcours ne s’est pas terminé comme prévu. Et pourtant, c’est probablement l’une des aventures qui m’a le plus appris.
Canicule, cyanobactéries et imprévus : un cocktail explosif
Dès les premiers jours, les éléments semblaient décidés à m’éprouver. La canicule s’est installée brutalement, avec des températures montant jusqu’à 43°C. Sur l’eau, sans ombre, le soleil frappait littéralement comme un marteau. Je buvais énormément, mais chaque pause ressemblait à un combat contre la chaleur.
À cela s’est ajoutée une autre difficulté : les cyanobactéries. De longues portions de la Dordogne en étaient infestées, m’obligeant à revoir mon rythme, mes points d’arrêt, parfois même mes passages sur l’eau. La rivière, que j’imaginais comme un refuge de fraîcheur, devenait un terrain piégeux où chaque décision comptait.
Quand tout lâche… jusqu'à la gourde filtrante
Puis est arrivé le moment décisif :
ma gourde filtrante a tout simplement rendu l’âme.
Plus de filtration = impossible de boire l’eau de la rivière.
En pleine canicule, c’est une menace sérieuse.
J’ai dû me réfugier sur un petit îlot en plein milieu de la Dordogne pour reprendre mes esprits, économiser mes ressources et tenter de récupérer. Malheureusement, la situation a dégénéré : je suis tombé malade et suis resté coincé deux jours sur cet îlot, sans vraiment savoir comment les choses allaient évoluer.
Ces deux jours ont été parmi les plus longs de ma vie. Pas de réseau, peu d’eau potable, une fatigue écrasante… et pourtant, un calme presque irréel.
Jusqu’à cette nuit-là.
Une nuit face à la nature brute
Il devait être deux ou trois heures du matin. J’étais dans mon hamac, suspendu entre deux maigres arbres, quand j’ai entendu l’eau bouger. Pas un clapotis. Pas un poisson.
Quelque chose de massif traversait la rivière.
Une compagnie de sangliers a surgi de l’obscurité et a traversé la Dordogne à quelques mètres à peine de mon campement. Le bruit de leurs pas dans l’eau, leurs grognements étouffés, la puissance de leurs silhouettes… c’était irréel.
À cet instant, j’ai compris que j’étais vraiment au milieu du sauvage, loin du confort, loin du contrôle.
Et étrangement, malgré la tension, j’ai ressenti une sorte de gratitude. C’était un moment que très peu de gens vivront un jour.
Le poids du matériel et les limites du corps
Même après avoir quitté l’îlot, la progression restait compliquée.
Le packraft Hultra a été à la hauteur, mais le chantier était colossal : matériel photo, caméra, nourriture, eau de secours… le poids total ralentissait chaque mètre parcouru. Chaque portage était un effort titanesque.
J’ai tenu aussi longtemps que possible, mais il est arrivé un moment où continuer devenait plus dangereux que raisonnable. J’ai donc pris la décision de stopper la descente. Sur le coup, j’ai eu ce pincement au cœur, ce sentiment d’inachevé. Est-ce que je venais d’échouer ?
Mais la vérité, je l’ai comprise plus tard.
Ce n’était pas un échec, mais une transition
J’ai rebondi. Rapidement.
J’ai adapté le projet, changé d’itinéraire, et j’ai passé les derniers jours à l’intérieur des forêts environnantes, où j’ai pu retrouver ce qui me motive profondément : l’observation de la faune, les affûts silencieux, les rencontres qui ne s’achètent pas.
Cette “demi-aventure” sur la Dordogne m’a permis de mieux comprendre :
comment optimiser le poids du matériel,
comment préparer une vraie autonomie sous canicule,
comment anticiper les risques liés à l’eau,
comment mieux utiliser un packraft en expédition,
et surtout… comment écouter mes limites.
Ce n’est donc pas un échec.
C’est un chapitre fondateur.
Le packraft : un outil pour la suite
Cette expérience m’a confirmé une chose :
le packraft n’est pas qu’un gadget, c’est un véritable passeport pour accéder à des zones sauvages autrement inatteignables. Même si la Dordogne n’a pas voulu de moi cette fois-ci, ce n’est que le début.
D’autres rivières m’attendent.
D’autres itinéraires plus reculés, plus naturels, plus exigeants.
Et avec une meilleure préparation, plus de recul et l’expérience de cette aventure, je sais que les prochaines expéditions seront encore plus riches.
En conclusion
La descente de la Dordogne n’a pas été celle que j’avais imaginée…
Mais elle a été celle dont j’avais besoin.
Elle m’a rappelé que l’aventure n’est pas un ruban d’arrivée :
c’est ce que l’on apprend en chemin.
Et croyez-moi, ce chemin est loin d’être terminé.
À bientôt, sur l’eau ou au cœur de la forêt.
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